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La nouvelle stratégie de Moscou face à l'Otan

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La nouvelle stratégie de la Russie face à l'Otan? (Photo d'illustration)

Foreign Policy met en garde contre tout rapprochement avec la Russie qui « terrorise les membres de l’OTAN » et qui « permet à Poutine de se rallier peu à peu les pays de l’Alliance ». 

Dans une longue analyse, la revue américaine Foreign Policy perçoit à travers les tentatives de rapprochement du président élu américain, Donald Trump envers la Russie, de très grands risques d’affaiblissement pour l’Alliance atlantique, propre à fournir à Poutine l’occasion de réchauffer ses liens avec les pays de l’OTAN. 

L’article revient sur les propos récents d’Andreï Kelinle directeur de la coopération européenne du ministère russe des Affaires étrangères qui a plaidé pour « une normalisation avec l’OTAN ». 

Andreï Kelin, le directeur de la coopération européenne du ministère russe des Affaires étrangères (Archives)

« Ce virage russe est étonnant. Suivant la logique qui a été celle de la Russie ces dernières années, ce responsable russe aurait dû accuser l’OTAN de se rapprocher des frontières russes. Or M. Kelin s’est répandu en éloge à l’endroit de l’Alliance tout en affirmant que le fait d’en faire partie est “logique”. Car » une adhésion à l’OTAN assure les intérêts politiques des membres et économise les dépenses militaires ». 

Pour Foreign Policy, il y a là « un changement de cap majeur dans la politique étrangère de la Russie » alors qu’il y a deux mois le ministre russe de la Défense avait promis de venger l’extension de l’OTAN vers les frontières russes. « Le dégel russo-otanien s’enracine sans nul doute dans l’élection de Trump. La Russie a fait ce qu’elle a voulu : l’annexion de la Crimée, l’attaque patente et latente contre l’Ukraine, les menaces nucléaires, la mauvaise relation avec l’OTAN ont nettement détérioré les liens avec Moscou. Et pourtant, Trump continue à effectuer son virage prorusse au risque de se mettre sur le dos les milieux politiques américains. »

Pendant sa campagne électorale, Trump avait toutefois promis de couper des fonds destinés à l’OTAN et a même conditionné la poursuite de ses coopérations avec l’Alliance. Il est même allé jusqu’à faire éloge de Poutine, « un dirigeant plus grand qu’Obama pour son peuple". Le refus de Poutine de passer aux représailles suite à l’expulsion des diplomates russes des États-Unis a autrement suscité l’admiration de Trump. Une fois élu Trump a tenté de rassurer les partenaires de Washington au sein de l’OTAN et le secrétaire général de l’OTAN a rejoint ces efforts pour tenter de faire ramener la confiance au sein de l’Alliance. 

Mais les alliés de Washington au sein de l’OTAN ont peur et de plus en plus car la Russie semble trop "confiante". Les propos du Russe Kelin pourraient être la première tentative de la Russie pour tâter le terrain et faire une idée de ce qui va être la situation après l’investiture de Trump. 

" Les propos de Kelin sont bien calculés. À quelques semaines de l’entrée en fonction du nouveau locataire de la Maison Blanche, la Russie a commencé à semer la discorde au sein de l’Alliance", ajoute la même source.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV